Utilisation d'un véhicule de l'entreprise à des fins personnelles: faute grave?

Publié le : 17/06/2009 17 juin juin 06 2009

Un technicien de maintenance est licencié pour faute grave au motif qu'il a utilisé un véhicule professionnel à des fins personnelles.

Licencié pour avoir utilisé un véhicule professionnel à des fins personnellesLe technicien a fait valoir qu'il disposait déjà du véhicule en question depuis 4 semaines en raison d'une panne de son véhicule personnel et qu'il n'était pas anormal qu'il puisse continuer à disposer du véhicule de la société y compris les week-ends lorsque ceux-ci suivaient une période de mise à disposition.

Cependant, il n'a pas été en mesure de prouver qu'il avait obtenu une autorisation de son employeur à utiliser ainsi le véhicule de l'entreprise.

Dans ces conditions, la cour d'appel a estimé que le licenciement pour faute était justifié mais que la faute grave, qui prive le salarié des indemnités conventionnelles, n'était pas caractérisée.
Pour opérer cette requalification de faute grave à cause réelle et sérieuse de licenciement, la juridiction a retenu qu'il était reproché au salarié une faute unique après treize ans d'ancienneté.
Cette analyse a été confirmée par la Cour de cassation dans son arrêt du 29 avril 2009, n° 07-45.590.

Cet arrêt illustre de façon classique l'étendue du pouvoir d'appréciation des juges du fond.

Il a été tenu compte de l'ancienneté du salarié et de son passé disciplinaire vierge pour adoucir la sanction.

Ainsi, pour des faits identiques, les juges du fond auraient pu décider, compte tenu du contexte, que le licenciement pour faute grave était justifié, en raison par exemple de l'existence d'avertissements ayant précédé les faits. Ils auraient pu aussi décider que le licenciement ne reposait sur aucune cause réelle ni sérieuse en présence, par exemple, d'un salarié disposant d'une grande ancienneté et qui aurait fait un usage ponctuel et exceptionnel d'un véhicule professionnel dans un contexte d'urgence.

En somme la gravité des faits est examinée à l'aune du contexte, de l'ancienneté de la relation de travail et du passé disciplinaire de la personne concernée.

Ceci explique que pour deux situations identiques la sanction pourra être différente en fonction des circonstances. Entre aussi en jeu la notion de proportionnalité entre la faute commise et la sanction appliquée.



L'auteur de l'article:

Bertrand WAMBEKE, Avocat à Lille.



Cet article n'engage que son auteur.

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