La plaidoirie des avocats

Vidéo : plaidoirie, comment vas-tu ?

Publié le : 22/05/2025 22 mai mai 05 2025

Il fallait bien qu'on en vienne à l'activité phare de l'avocat ! La plaidoirie ! Et pourtant. Pourtant, ce n'est plus vraiment ce qui caractérise le métier. Il reste bien quelques matières où elle reste de mise, mais elle a bien bien bien souffert avec les années. 
Pas seulement d'ailleurs en raison d'un manque de temps à y consacrer, mais aussi par le rythme du métier : on dépose le dossier, et on enchaîne. À quoi bon ? Le juge ne va pas rendre sa décision tout de suite, il lira posément et c'est marre. 

Sauf que lire n'est pas entendre, et comprendre suppose bien souvent les deux. Un propos intelligible ne se résume pas uniquement au sens grammatical. Le timbre de la voix, la formulation d'une idée, la mise en évidence de tel ou tel point qui aurait été noyé sous les lignes, voilà l'apport de l'oralité. 

On a pensé qu'en scrollant la plaidoirie on gagnerait en temps. Ma conviction est que rien n'est plus faux. Ces minutes gagnées, on les paye en années d'appel.

Débattre, ce n'est pas seulement confronter. C'est fonder. Fonder un avis, une décision, un jugement qu'il est de plus en plus difficile de contester. On y reviendra d'ailleurs.

Tous, nous avons un exemple, plusieurs même, où si on avait prêté une oreille assidue, on se serait éviter une nouvelle instance. Voici tel magistrat qui m'invente un mariage entre les parties, qui n'étaient que concubins, et qui appuie littéralement sa sentence sur cette seule donnée factuelle. Voici tel autre qui n'a vraisemblablement eu que le temps de lire les pièces adverses sans jamais évoquer celles produites par mon client. 

Non, le bureau, l'ordinateur que dis-je, d'un magistrat ne remplace pas la salle d'audience. Pour peu qu'on lui redonne sa valeur d'autrefois ! 

Ce maudit principe du dispositif qui veut que chacun parle, d'abord demandeur, puis défendeur, sans questionnements de la part de la juridiction, non seulement c'est ennuyeux au possible, mais c'est parfaitement inefficace. Mieux vaudrait mille fois sélectionner en amont les points névralgiques du dossier et débattre spécifiquement sur eux, sous l’œil curieux et investigateur du magistrat.

Ces règles-là ont 50 piges. On a vu avec un certain mépris débarquer l'ARA, l'audience sur règlement amiable, option laissée aux parties de solliciter une sorte de médiation auprès d'un juge. On aurait tort. L'amiable risque fort d'être le salut de cette oralité perdue, car précisément, l'écoute de chacun y est valorisée, on se comprend et on comprend mieux.

Puisse cette salutaire pratique advenir. 
 
Crédits audio : Rayman 2 The Canopy.

Cette vidéo n'engage que son auteur.

Auteur

Etienne MOUNIELOU
Avocat Collaborateur
MOUNIELOU
SAINT GAUDENS (31)
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