Antidopage: Les règles relatives au Salbutamol (médicament pour l'asthme) ont changé

Publié le : 17/04/2009 17 avril avr. 04 2009

On sait que le salbutamol (ventoline) est une molécule utilisée dans le traitement de l'asthme. Un sportif qui a prouvé la réalité de son affection asthmatique peut obtenir une autorisation d'usage de ce médicament à des fins thérapeutiques.

Sportifs: dopage et utilisation de la ventolineOn sait que le salbutamol est une molécule utilisée dans le traitement de l'asthme. Son nom commercial bien connu est la Ventoline. Un sportif qui a prouvé la réalité de son affection asthmatique peut obtenir une autorisation d'usage de ce médicament à des fins thérapeutiques.

En dépit de cette autorisation, les textes prévoient qu'une concentration urinaire supérieure à 1000 nano grammes / ml est considérée comme anormale. Mais, il est donné au sportif une possibilité de prouver sa bonne foi.

A ce titre, les textes applicables en 2008 précisaient que « Quelle que soit la forme de l'Autorisation d'Usage à des fins Thérapeutiques accordée, une concentration de salbutamol (libre + glucuronide) supérieure à 1 000 ng sera considérée comme un résultat d'analyse anormal, à moins que le sportif ne prouve que ce résultat anormal est consécutif à l'usage thérapeutique de salbutamol par voie inhalée. » (1)

Il existait donc une possibilité pour le sportif de prouver sa bonne foi par tout moyen.

Depuis le 1er janvier 2009, la section 3 (2) de la nouvelle liste des interdictions 2009 de l'AMA (agence mondiale anti dopage) prévoit que : « Une concentration urinaire de Salbutamol supérieure à 1 000 ng/ml sera considérée comme un résultat d'analyse anormale à moins que le sportif ne prouve par une étude pharmacocinétique contrôlée que ce résultat est bien la conséquence de l'usage d'une dose thérapeutique de Salbutamol par voie inhalée .../... ». (3)

Il y a entre le premier et le second texte une différence principale : Le nouveau texte restreint le mode de preuve en imposant un examen. Il introduit aussi la notion de « dose thérapeutique » là où le texte précédent évoquait simplement « l'usage thérapeutique »

En conséquence, depuis le 1er janvier 2009, le sportif n'a d'autre choix que de se soumettre à une telle étude, en pareil cas.

Ainsi, la preuve de la bonne foi du sportif contrôlé n'est plus libre.

Le problème réside aussi dans le fait qu'aucun protocole agréé par l'AMA n'a été publié à ce jour si bien que le sportif concerné est actuellement soumis à un dangereux aléa.

En résumé, le sportif concerné par le dépassement du taux de 1000 ng/ml, ce qui peut arriver notamment en cas de déshydratation, se voit contraint à passer un examen dont il ne connaît pas le contenu.

Cela nous promet inévitablement des controverses scientifiques et juridiques lors du premier cas qui ne manquera pas de se présenter.


Index:
1. Pour une application de cette règle, voir T.A.S. 5 mai 2008 Petacchi vs WADA & CONI
2. Béta-2 agonistes
3. http://www.wada-ama.org/rtecontent/document/2009_Prohibited_List_Fr.pdf


L'auteur de l'article:Bertrand WAMBEKE, Avocat à Lille.



Cet article n'engage que son auteur.

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