Sommet de Copenhague: un bilan décevant

Publié le : 21/12/2009 21 décembre déc. 12 2009

Seule une déclaration de compromis sur le climat a été obtenue in extremis vendredi soir par les grandes puissance à Copenhague, où les chefs d'État de la planète ont dû jouer les prolongations.

Un accord non contraignantAprès 10 jours de confusion, les deux derniers jours du sommet de Copenhague ont été décisifs pour parvenir à un "Accord de Copenhague", mais celui-ci demeure flou et très insuffisant.

Le principal échec de Copenhague est l'accord obtenu par les Etats-Unis et la Chine lors de discussions parallèles:
La négociation de Copenhague a mis en lumière le rôle incontournable des deux pays les plus pollueurs de la planète. Ils ont fait la négociation, sans que les Européens ou les pays en développement aient vraiment leur mot à dire. Les tensions entre les deux pays ont été très vives, mais leurs intérêts contradictoires ont conduit à une alliance objective pour préserver leur souveraineté. Les deux pays échappent ainsi à tout objectif contraignant. La Chine s'est notamment opposée à la mise en place de mesures de vérification de l'application de l'accord.

Un document non contraignant:

Si l'accord affirme bien la nécessité de contenir le réchauffement à + 2 °C par rapport au début de l'ère industrielle, le texte final ne comporte aucun engagement chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2020 ou 2050 et aucune obligation sur l'aide à l'adaptation pour les pays les plus pauvres et donc les plus exposés.

Les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés à l'horizon 2020 ne seront décidés que d'ici à janvier.
Tous les pays industrialisés "ont accepté de donner par écrit" ces engagements, selon Nicolas Sarkozy.

Les pays industrialisés ont aussi accepté de consacrer 100 milliards de dollars par an d'aide aux pays en développement à compter de 2020 et d'examiner pour ce faire des financements innovants, a annoncé le président français. Une aide financière immédiate de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2012) serait apportée.

Aucun calendrier n'a été prévu pour la signature d'un traité l'année prochaine.


Les ONG environnementales ont immédiatement dénoncé à l'unisson un véritable fiasco : "Pas de contrainte, aucun objectif à 2020 ni à 2050 : difficile d'imaginer pire conclusion pour la conférence de Copenhague", déplore Greenpeace. Nnimmo Bassey, président de l'ONG Les Amis de la Terre, a dénoncé un "échec abject": "En retardant le passage à l'action, les pays riches ont condamné des millions de pauvres à la faim, la souffrance et la mort avec l'accélération du changement climatique".

Signe d'un manque d'unité, aucune photo de famille n'a pu être prise. Les quelque 130 chefs d'Etat et de gouvernement n'ont pas réussi à se trouver dans la même pièce au même moment, ni surtout à sourire tous ensemble.


Voir notre précédente actualité sur les objectifs du Sommet de Copenhague de décembre 2009.





Cet article n'engage que son auteur.

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