Un premier officier américain jugé dans le scandale d'Abou Ghraib
Publié le :
20/08/2007
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Le lieutenant-colonel Steven Jordan devrait être le premier officier américain à être traduit devant une cour martiale ce lundi, à Fort Meade, dans le Maryland, à propos de l'affaire des sévices infligés à des détenus irakiens à la prison d'Abou Ghraib, entre septembre 2003 et août 2004.
Accusé de cruauté et de mauvais traitementsSelon l'accusation, le 24 novembre 2003, des policiers irakiens, soupçonnés d'avoir fait passer une arme à un détenu, auraient été « dénudés de force » et soumis à « des interrogatoires vigoureux », sous la menace de chiens, sans que le lieutenant-colonel Steven Jordan n’intervienne. Accusé de cruauté et de mauvais traitements, ainsi que d'obstruction à la justice, cet officier réserviste risque jusqu'à seize ans et demi de prison. A l’époque, il était officiellement chargé des interrogatoires dans ce centre de détention, proche de Bagdad. Dans un entretien au Washington Post du 31 juillet, l'officier s’était présenté comme un bouc émissaire.
« Je n'ai jamais été impliqué dans aucune interrogation »Père de trois enfants et en instance de divorce, il était en larmes lorsqu'il a expliqué souffrir de stress post-traumatique. « Je n'ai jamais été impliqué dans aucune interrogation, ce n'était pas mon domaine », a-t-il précisé au journal. Formé à l'analyse du renseignement, Steven Jordan n'aurait, selon lui, jamais été entraîné aux techniques d'interrogation, une version confirmée par plusieurs interrogateurs au Washington Post. L'un d'eux, le sergent Mark Day, a affirmé que les techniques d'interrogation « controversées » étaient approuvées par une chaîne de commandement dont l'officier ne faisait pas partie. A ce jour, onze soldats ont été condamnés à des peines allant jusqu'à dix ans de prison pour les crimes commis à Abou Ghraib. Les officiers, quant à eux, n'avaient jusque-là reçu que des sanctions administratives.
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