CEDH : les Pussy Riot saisissent la Cour strasbourgeoise

Publié le : 07/02/2013 07 février févr. 02 2013

L’esprit contestataire des Pussy Riot, ce groupe de rock russophone qui a défrayé la chronique, n’est pas passé inaperçu. Le groupe a décidé de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme afin de faire triompher la liberté d’expression.

Quand rebelion rime avec liberté d'expressionDerrière les vitres d'une cage en verre, les membres du groupe de rock russe Pussy Riot ont assisté à un procès des plus ubuesques. Cette cage symbolisant le plafond de verre qui annihile toute velléité d'expression de la part du Gouvernement russe envers le groupe explicitement anti-Poutine.

Un an après la prière punk (vidéo sur YouTube), l'avocat des chanteuses a dès lors décidé de déposer une requête devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg (site officiel). Les violations invoquées sont protéiformes, on y trouve tant la liberté d'expression (article 10 de la CEDH) que le droit au procès équitable (article 6 de la CEDH) ou encore l'interdiction de la torture (article 3 de la CEDH).

Les Pussy Riot ce sont ces femmes aux tenues bariolées qui haranguent la Vierge-Marie dans une prière fervemment anti-Poutine dans une vidéo visionnée dans le monde entier. La vidéo de la prière punk de l'Eglise Saint-Sauveur qui avait afflué sur bon nombre de plateformes en ligne avait fait l'objet d'un procès en août dernier. Ekaterina Samoutsevitcha avait été relâchée, elle est aujourd'hui en liberté conditionnelle et vit dans un appartement d'activistes à Moscou.

La liberté conditionnelle en Russie signifie que cette dernière ne peut sortir du territoire pendant une durée de deux ans et ne peut commettre aucune infraction sous peine de voir sa peine reconduite pour une année supplémentaire (vidéo du Supplément).Les deux autres chanteuses du groupe avec qui Ekaterina peut communiquer via Skype vivent actuellement dans des camps russes, Maria Alekhina dans un camp de travail en Mordavie et Nadejda Tolokonnikova en cellule d'isolement.

Ekaterina affirme avec amertume que la célébrité du groupe et leur exposition publique a des répercussions tant positives que négatives, leur action ayant été critiquée par les conservateurs russes.

Reste à savoir si tous les recours en droit interne ont bel et bien été épuisés, car comme l'a brillamment rappelé Elisabeth Fura lors du discours d'ouverture du Congrès Eurojuris à Strasbourg, 95% des requêtes sont déclarées irrecevables (discours).

Sources:Canal +, Le Supplément du 27 janvier 2013 reportage sur les Pussy Riot
Le Figaro, "Les Pussy Riot saisissent la CEDH", 7 février 2013
Discours inaugural d'Elisabeth Fura au Congrès Eurojuris de Strasbourg 2013



Chloé RAMA, Eurojuris France





Cet article n'engage que son auteur.

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