Twitter : le nouveau cheval de bataille de Najat Vallaud-Belkacem

Publié le : 14/01/2013 14 janvier janv. 01 2013

A la fin de l'année 2012, des propos racistes, xénophobes et antisémites se sont multipliés de manière incrémentale sur le site de micro-blogging Twitter. Najat Vallaud-Belkacem a alors engagé un dialogue pour mettre en place des garde-fous.

Lutter contre l'anonymat sur les réseaux sociaux: un combat de David contre Goliath?La semaine dernière, Najat-Vallaud Belkacem est montée au créneau fustigeant à plein poumons le réseau social Twitter. Il existe sur Facebook un formulaire de notification qui permet d’alerter la plateforme d’un contenu jugé litigieux et de solliciter son retrait, cette fonctionnalité existe pareillement sur le site de micro-blogging à l’oiseau gazouillant et prend la forme d’un rapport «concernant l’auteur d’un abus» (Rapport). L'Union des étudiants Juifs de France (UEJF) a publié un communiqué conjoint avec SOS Racisme afin de solliciter la mise en place "d'un dispositif permettant aux utilisateurs de signaler au réseau social les contenus illicites "tombant sous le coup de l'apologie et des crimes contre l'humanité et de l'incitation à la haine" (Communiqué). Le verdict sera rendu par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 24 janvier prochain.

Après la première plainte déposée par l’UEJF au mois de novembre 2012 suite aux propos antisémites qui se sont multipliés sur la toile, la Ministre des Droits des femmes et porte-parole du Gouvernement a décidé fin décembre d’entamer un dialogue avec le réseau social. La Ministre a réussi à obtenir mercredi dernier une conférence téléphonique avec le vice-président de Twitter.

En raison de « l’effet Streisand» (Wikipédia), chaque information publiée sur un réseau social peut avoir des répercussions sans pareille, toute suppression paraissant vaine en raison du "retweet", les informations litigieuses renaissent alors tel un phénix de leurs propres cendres. Seul le temps et son corollaire qu’est la patience, permettent de faire disparaître un évènement dans les limbes de l’Internet.

L’anonymat, l’usage de nom de fantaisie ou de néologismes fait florès sur Twitter. Or, c’est cet anonymat contre lequel l’UEJF part en guerre devant le prétoire en sollicitant que l'identité des blogeurs soit communiquée. Avant de jeter l’opprobre sur les réseaux sociaux, il est bon de se demander si en la matière une réglementation n’aurait pas le même effet que les lois contre le négationnisme de génocides tant décriées par Robert Badinter (Intervention de Robert Badinter à l'assemblée générale de la Liberté pour l'histoire, 2 juin 2012).

Endiguer ces discours nécessite bien plus qu’une simple régulation de la Toile car ces derniers font preuve d’une résilience certaine…

Trouver un modus vivendi entre liberté d’expression et retrait de propos incitant à la haine et à la violence est bien le nœud gordien de cette polémique. Il demeure que la nature ubiquitaire d’Internet et sa structure décentralisée rendent épineux l’immixtion et les exhortations d’un Gouvernement fusse-t-il particulièrement influent sur la scène internationale.

Sources :-Courrier International, « Najat Vallaud-Belkacem réinvente la censure », 4 janvier 2013
-Le Figaro, « Haine sur Twitter : la réunion reportée, nouveaux dérapages », 6 janvier 2013

Communiqué commun UEJF-SOS Racisme : Twitter choisit de protéger l'anonymat des auteurs de messages haineux, 10 janvier 2013



Chloé RAMA, Eurojuris France




Cet article n'engage que son auteur.

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